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   Henry Rouyer
Poète, magicien de la couleur, Rouyer l’utilise
comme langage privilégié, pour “remplacer les
mots”, disait-il. L’artiste suisse, doublé d’un
philosophe, installé à Paris, y a travaillé durant
près d’un demi-siècle.
Son œuvre, essentiellement non figurative, plonge
ses racines dans les mouvements artistiques des
années cinquante, l’abstraction lyrique et ses
diverses expressions. Rouyer a d’ailleurs côtoyé
certains de ses meilleurs interprètes, tels Pierre
Soulages, Georges Mathieu, puis les Nouveaux
Réalistes Jean Tinguely, Niki-de-Saint-Phalle,
ainsi que l’écrivain et critique d’art Pierre
Restany.
L’originalité de la technique qu’il développe lui
assure, au fil des années, une notoriété
internationale, couronnée de nombreux prix et
médailles.

Sur de la toile brute encollée, il applique des
papiers, peints par lui-même, déchirés ou
découpés, habilement mis en page, constitués
tantôt de feuilles de papier, de papier de soie
froissé, parfois de feuilles métallisées. Sous
l’impulsion de ses mains, l’œuvre prend soudain
forme, vie et âme. Sur ces fonds subtilement
colorés, au relief irrégulier, il inscrit des
signes à la cire liquide ou à la peinture blanche
au moyen d’un bâtonnet. L’artiste s’immerge
totalement dans son acte créateur, imprimant à sa
toile ses joies de l’instant, ses peines, ses
angoisses, ses espoirs…
La majorité des œuvres présentées sont des «
Fenêtres », nommées parfois Déchirures,
Tabernacle, ou Rectangle d’or. Elles constituent
une part importante de l’œuvre de Rouyer. Elles
s’ouvrent sur le monde, un monde de tous les
possibles, de l’infini, de l’universel, de
l’absolu. C’est pour Rouyer une manière de
communiquer avec l’extérieur, grâce à la couleur,
primordiale pour lui. La fenêtre est un lieu
privilégié d’observation, tant dans la réalité que
dans l’imaginaire et de l’exprimer à travers la
couleur revêt toute l’importance du non-dit, du
rêve, de la sensibilité.
D’autres œuvres, plus anciennes, réalisées entre
1961 et 1963, les « Lessives », enfouies au fond
de tiroirs durant des décennies, constituent un
autre aspect du travail de Rouyer. Réalisées sur
du papier avec de la gouache, du café, du thé, des
cendres de cigarettes, par économie de moyens,
elles expriment une part douloureuse de la vie de
l’artiste, alors menacé de perdre la vue.

Cette exposition s’inscrit en hommage à un artiste
d’exception, disparu en 2010, qui a porté l’art
suisse dans les plus hautes sphères artistiques,
que ce soit en Suisse et à l’étranger. Que l’art
de Rouyer poursuive sa mission d’ouverture sur le
monde à travers ses « Fenêtres », telles des
icônes inondées de lumière.


Henry Rouyer (Vevey 1928 - Paris 2010). Orphelin
de père, sa mère l‘inscrit au Collège de

Dr.Danielle Junod-Sugnaux


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  Henry Rouyer